ÉVALUATIONS AU CM2 DANS UN CLIMAT DE CONTESTATON
Lundi 19 janvier, 9h40
PARIS (Reuters) - Quelque 700.000 élèves du CM2, dernier échelon de l'école primaire, passent à partir de lundi des évaluations nationales de français et de mathématiques, dont les syndicats dénoncent l'efficacité et le principe même.
Les syndicats du monde éducatif estiment que ces tests sont réalisés trop tôt dans l'année et craignent que la publication des résultats aboutissent à une mise en concurrence des établissements scolaires.
Pour les enseignants, les syndicats SE-Unsa, SGEN-CFDT et SNUipp-FSU ont demandé au ministre de l'Education, Xavier Darcos, de suspendre "cette opération précipitée et mal pensée".
Pour les parents d'élèves, représentés par la FCPE, "ce qui interpelle le plus dans ces évaluations, c'est bien le moment de l'année où elles sont proposées".
"Par quel miracle pédagogique les élèves pourraient-ils avoir étudié et assimilé toutes les questions du programme en quatre mois ?", interroge le syndicat de parents d'élèves dans un communiqué.
Xavier Darcos a répondu lundi à ces critiques en affirmant que les évaluations, qui s'inscrivent dans le cadre de la réforme de l'école primaire entrée en vigueur à la rentrée 2008, ne portaient pas "sur la totalité du programme mais sur le premier semestre".
"Il s'agit, au milieu du CM2, de voir où les élèves en sont", a-t-il déclaré sur France 2. Le but, a-t-il dit, est de savoir si "les élèves ont des difficultés ou pas afin qu'on puisse les corriger".
"Ce n'est pas la peine de les évaluer à la fin de l'année puisqu'à la fin de l'année, ils s'en vont" au collège, a-t-il ajouté.
Les évaluations se présentent sous la forme de 100 questions - 60 en français et 40 en mathématiques - destinées à évaluer dix grandes compétences des élèves.
Les syndicats, qui ont demandé aux personnels de ne pas faire passer les exercices correspondant aux notions non étudiées depuis le début de l'année, redoutent par ailleurs que la publication des résultats conduisent à une concurrence entre enseignants et entre écoles.
Pour la FCPE, cela "générerait un climat détestable alors que les élèves ont besoin, pour réussir, d'un climat fait de sérénité, de confiance, d'écoute et de dialogue".
Xavier Darcos s'est engagé à ce qu'il n'y ait pas "de publication comparée des résultats école par école".
"Nous ne publierons pas au niveau national de classement des écoles (...) Il ne s'agit pas de faire un espèce de grand marché libéral de l'école", a-t-il ajouté.
Clément Dossin, édité par Yves Clarisse