Violences scolaires, les chiffres

Violences scolaires, les chiffres

Cent vingt collèges et lycées vont devoir se retrousser les manches,
envisager de rehausser leurs murs, de travailler de plus près avec l’un
des 6 000 policiers référents, d’installer une ou des caméras… Bref,
analyser ce qui les empêche d’être le « sanctuaire du savoir » qu’ils
devraient être, selon l’injonction du président de la République, le 24
mars, après l’irruption d’une bande armée dans un lycée de Gagny
(Seine-Saint-Denis).

50 intrusions par mois

Cent vingt, c’est donc le nombre d’établissements du second degré les plus
touchés par des « intrusions » violentes, recensés par les recteurs et
préfets dans 17 académies à la demande conjointe des ministères de
l’Education nationale et de l’Intérieur. Ils avaient jusqu’à aujourd’hui
pour le faire. Pas de liste de ces « bahuts » en vue : « Le but n’est pas
de les stigmatiser », justifient en choeur les deux ministres (lire page
11).
Ces établissements se retrouvent dans les grosses cités scolaires des
quartiers sensibles. Et si leur nombre se limite à une dizaine dans les
académies de Lille, d’Aix ou d’Orléans, on en retrouve pas loin de la
moitié en région parisienne.
D’ici à la mi-mai, ils doivent, avec les rectorats et les préfectures,
revoir ou compléter leur dispositif de sécurité, selon le plan de Xavier
Darcos et Michèle Alliot-Marie. Un énième plan ? Depuis vingt ans, ce
n’est pas le premier pour lutter contre les violences scolaires. Alors que
le happy slapping (violences filmées sur téléphones portables), tendance à
la hausse il y a quatre ans, semble se calmer, il est aujourd’hui
nécessaire de faire face à un problème nouveau : celui des intrusions
violentes, « en organisant mieux, ensemble, les solutions existantes
(caméras, policiers référents). » Parents en furie, élève venu se venger
d’une exclusion ou voler : l’irruption sans permission n’est pas nouvelle.
Mais on se le permet plus souvent. Cinquante intrusions sont recensées en
moyenne chaque mois, soit une hausse de 20 % par rapport à l’an dernier.

Le Parisien 03/04/09-