Vincent Peillon le ministre de l’Education s’exprimera jeudi sur la réforme de l'école. Il souhaite une évolution du système de notation. Les enseignants, eux, sont près de 40% à
souhaiter la fin des notes.
François Hollande doit prononcer ce mardi à la Sorbonne un discours sur la réforme de l'école. Jeudi, le ministre de l’Education Vincent Peillon rendra ses arbitrages sur le rapport issu de la
grande concertation sur l'école. Parmi les grandes questions soulevées, celle de la notation. Le ministre souhaite une évolution du système plutôt que la suppression de sa forme actuelle. Il
souhaite en effet que la note « engendre un encouragement et non un découragement ». Face à lui, de nombreux experts réclament la suppression des notes (la FCPE, l'Afef, Boris Cyrulnik,
Daniel Pennac, ou encore le pédopsychiatre Marcel Rufo). D'après un récent sondage, près de 40 % des enseignants estiment qu'il faut les « abandonner en primaire et au collège ».
Les notes n’ont déjà plus cours au collège de Barr en Alsace
Si les notes sont encore d’actualité sur la majeure partie du territoire, en Alsace, le collège de Barr a déjà sauté le pas. Là-bas, les notes n’ont plus cours. Au départ seule une classe
de 6ème avait testé le dispositif l'an dernier. Mais à la rentrée de septembre, il a été élargi à toutes les classes de 6èmes, avec l’aval du recteur et du ministère de l’Education. Dans les
bulletins, les notes de 1 à 20 ont donc disparu et sont remplacées par trois appréciations : En cours d’acquisition, acquis ou expert.
« On se fait moins gronder »
Les élèves de la 6eme 4 ont été les premiers cobayes de l’école. Parmi eux, Thomas, qui est ravi de ne pas avoir de notes. « Après, on se fait moins gronder à la maison »,
explique-il avec malice. Noémie, elle n’est pas d’accord avec lui : « c’est vrai que pour les élèves en difficulté c’est plus encourageant, mais en même temps on peut moins se comparer aux
autres ». Eviter que les élèves se comparent et surtout que certains restent au bord du chemin, c’est l’objectif du proviseur Didier Schmitt. « Le gamin qui a des mauvaises notes, c’est
très difficile pour lui de rebondir et de garder confiance en lui ». Et les parents comme Idou approuvent : « Je sais que quand elle a un acquis, elle a compris ».
« Un 1, un 2, un 5 c’est une sanction et on est en échec »
« Une note c’est définitif, assure Philippe Riviéran, principal adjoint du collège de Barr. Un 1, un 2, un 5, c’est une sanction et on est en échec. Est-ce que vous
connaissez beaucoup de monde qui resterait quatre, cinq ans de sa vie en échec ? Même quand un élève n’est pas le plus doué de sa classe, il sait toujours faire quelque chose. A un moment donné,
il va falloir être confronté à des notes mais le plus tard possible : une fois que les élèves ont acquis des connaissances et sont bien dans leurs baskets ».
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