Entre 20.000 et 45.000 personnes ont défilé dimanche contre les suppressions de poste dans l'Éducation nationale. Xavier Darcos leur a opposé une fin de non-recevoir tout en se disant à
«l'écoute».
Du tac au tac. À peine achevée la manifestation parisienne de dimanche après-midi contre les 11.200 suppressions de poste prévues dans l'éducation que Xavier Darcos mettait les points sur les
«i». Sur Europe 1, le ministre de l'Education nationale a exclu tout retrait des projets
de réforme du gouvernement «quelle que soit la dimension des manifestations» et parce que ces réformes sont «nécessaires au bien des jeunes de France». Xavier Darcos s'est toutefois dit à
«l'écoute» du monde enseignant et a annoncé que les syndicats de l'éducation recevraient lundi
une «lettre les invitant à venir (le) voir» pour discuter des réformes.
Un peu plus tôt dans l'après-midi, entre 20.000, selon la police, et 45.000 personnes, selon les organisateurs, ont manifesté à Paris. Cette manifestation, réunie à l'appel de la FSU, fédération
majoritaire dans l'éducation, rassemblait des personnels, enseignants et administratifs de la maternelle à l'université, de nombreux parents d'élèves, ainsi que quelques lycéens.
Les manifestants sont partis de la place de l'Opéra vers 13H45 en direction de la place de la Bastille, derrière une banderole de tête sur laquelle on pouvait lire «Notre choix à nous, c'est la
réussite pour tous». En tête du cortège, le secrétaire général de la FSU, Gérard Aschieri, a déclaré: «on est dans un conflit où on n'a pas de réponse, il faut que le gouvernement fasse un geste
pour renouer le dialogue». À propos de l'annonce par le président Nicolas Sarkozy d'un projet de loi sur un accueil obligatoire dans les écoles en cas de grève, Gérard Aschieri a estimé qu'il
s'agissait d'un «leurre et d'une diversion».
«Petit geste»
Dimanche soir, après les propos du ministre de l'Éducation, le secrétaire général de la FSU a salué un «petit geste». «Ce n'est pas à la hauteur des attentes et de la mobilisation», a-t-il
aussitôt nuancé. Tout en ajoutant avoir eu «le sentiment d'un petit changement de ton» du ministre, avec un «propos moins agressif», Gérard Aschieri a souligné que «beaucoup de problèmes
subsistaient». «On ne réclame pas de la cogestion», mais «de la concertation, c'est tout».
Dimanche après-midi, aux côtés du «patron» de la FSU défilaient Gilles Moindrot, secrétaire général du SNUI-pp, principal syndicat d'enseignants du primaire, et Frédérique Rolet, porte-parole du
SNES-FSU, syndicat majoritaire dans le second degré.
Entre 200.000 et 300.000 fonctionnaires avaient déjà manifesté jeudi lors d'une journée de grève, dont les enseignants ont été le fer de lance, pour protester contre des réductions d'effectifs
sur lesquelles le gouvernement assure ne pas vouloir céder.
J.B. (lefigaro.fr) Avec AFP et AP
18/05/2008 | Mise à jour : 20:42 |