Lundi, le dispositif du policier référent sera généralisé à l’ensemble des 101 collèges publics du département.
HIER, LE PREFET des Hauts-de-Seine, l’inspecteur d’académie et le directeur départemental de la sécurité publique se sont rendus au collège de la République, à Nanterre, où sont formés 18
nouveaux policiers référents durant cette semaine. Jeunes gardiens de la paix ou gradés proches de la retraite, ces nouvelles recrues prendront leurs fonctions à partir du 6 octobre, dans les
établissements où ils ont été affectés.
Un dispositif unique en France
Expérimentée dès mars 2006 dans trois villes du département (Antony, Clichy-la-Garenne et Courbevoie), cette mesure avait suscité de vives réactions chez les élus de gauche qui réclamaient plus
de moyens pour la prévention par l’éducation. La formule a été assouplie avant d’être étendue, début 2008, à trente-deux établissements des Hauts-de-Seine.
Aujourd’hui, le dispositif est élargi à l’ensemble des Hauts-de-Seine, « qui reste le seul département en France à être doté de policiers référents », a rappelé le préfet, Pierre de Bousquet.
Pendant leur formation dispensée par la Direction départementale de la sécurité publique et l’inspection académique, les nouveaux policiers référents ont été sensibilisés à leurs missions. Ils
sont les interlocuteurs directs des chefs d’établissement, reçoivent les élèves et les parents au commissariat, se déplacent dans les collèges pour prendre les plaintes du personnel éducatif en
cas d’agression ou de détérioration de matériel, mènent des opérations de sensibilisation. Ils exercent également différente missions de conseils sur toutes les questions relatives à la sécurité
et proposent des dispositifs de nature à renforcer la sûreté des établissements. Jérôme Durand, 28 ans, affecté sur la circonscription de Meudon, qui compte quelque 1 200 élèves répartis dans
quatre collèges, a été policier de prévention pendant trois ans sur le secteur.
«Avant, j’intervenais dans les collèges en cas de crise, explique-t-il. Aujourd’hui, je vais avoir le temps de prévenir les risques. » Philippe Raffray, 50 ans, major policier formateur
antidrogue, affecté sur Vanves et Malakoff, a prévu de « sensibiliser les jeunes à la justice des mineurs, aux conduites addictives et à la citoyenneté ».
Une présence appréciée
Le collège République de Nanterre, classé en ZEP, scolarise 520 élèves dont la moitié sont issus de familles défavorisées. Si les incidents graves restent rares dans cet établissement, la
présence d’un policier référent est appréciée. « Quand tous nos efforts pour joindre et responsabiliser les parents des enfants absentéistes seront vains, nous ferons appel à lui. Il pourra
convoquer les familles au commissariat pour un rappel à la loi. Quand un prof sera victime de violence, il n’aura pas besoin de se déplacer au commissariat. Le policier référent viendra prendre
sa plainte sur place. L’enseignant se sentira soutenu par l’institution », explique Jean-Pierre Gratien, le principal. Dès lundi, 24 policiers référents seront à pied d’oeuvre dans les
établissements du département.
Le Parisien - Christine Henry | 02.10.2008