Luc Châtel, le ministre de l'Education nationale, interviewé ce vendredi matin par Jean-Pierre
Elkabach sur Europe 1, a dit sans ambages que la réforme du lycée serait appliquée entièrement, et ce dès la rentrée 2010, alors qu'un éventuel report aurait pû être envisagé.
«Je vais publier les décrets et circulaires au plus tard pour la fin janvier», a précisé le
ministre.
«Une étape décisive a été franchie », a insisté Luc Châtel, qui intervenait au lendemain de la
présentation de cette réforme du lycée devant le Conseil supérieur de l'Education, instance qui réunit l'ensemble de la communauté éducative et qui dispose d'un avis consultatif. «Je note, a
insisté le ministre, que ce comité est rarement en faveur des textes présentés. La dernière fois, c'était en 2004 sur le port du voile. Cette fois, la réponse est encourageante et symbolique. Ils
ont dit oui à l'avenir du lycée.»
Une entrée en vigueur à la rentrée 2010
Et ce malgré les dissenssions et la polémique sur la suppression de l'enseignement de
l'histoire en classe de terminale. «Il n'est pas question de supprimer l'enseignement de l'histoire, a martelé Luc Châtel. L'histoire-géo sera même renforcée (4 heures au lieu de 2h 30). Mais,
cet enseignement se déroulera désormais en première. Qu'y a-t-il de plus important que l'enseignement du Français. Pourtant, le Français est étudié et évalué en première.»
Jeudi soir, le CSE a dégagé une majorité en faveur de trois des quatre grands textes de la
réforme (classe de seconde, autonomie des établissements, orientation). Celui sur le cycle terminal (classes de 1ère et terminale) a recueilli 22 pour, 22 contre, 13 abstentions et 7 refus de
vote.
La réforme doit entrer en vigueur à la rentrée 2010 pour la classe de seconde, en 2011 pour la
1ère et en 2012 pour la terminale.
Elle vise à permettre des réorientations jusqu'en 1ère, à revaloriser la filière littéraire et
à spécialiser les terminales pour mieux préparer les lycéens à l'enseignement supérieur, tout en créant deux heures par semaine d'«accompagnement personnalisé».
Le Parisien 11/12/09