Un sondage, commandé par la Peep à l'occasion de son
congrès, souligne leur insatisfaction en matière d'absence de professeurs ou d'apprentissage des fondamentaux.
Sévère et impatient. Tel est l'état d'esprit des parents d'élèves selon un sondage réalisé pour le compte de la Peep, seconde fédération, à l'occasion de son congrès annuel qui s'achève samedi en
présence du ministre de l'Éducation nationale, Xavier Darcos.
En attendant le plan Darcos, qui doit s'appliquer à la rentrée prochaine, la conclusion des sondés est sans appel : rares sont ceux qui ont constaté des améliorations dans l'apprentissage des
matières fondamentales cette année, de nombreux parents souhaitant visiblement plus de ré formes pour plus de résultats.
Ainsi, interrogés sur l'enseignement du calcul, 49 % des parents d'élèves déclarent que la situation «reste sans changement», tandis que 25 % regrettent une «dégradation». Sondés sur la
grammaire, 45 % évoquent un statu quo et 34 % une détério ration. Les pourcentages sont à peine meilleurs lorsqu'on questionne les parents sur la lecture. «Un sentiment de dégradation domine dans
toutes les matières», résume Christophe Bouruet, de l'institut BVA, auteur de l'étude.
Pour les trois matières principales, que sont le calcul, la lecture et la grammaire, moins de 20 % des personnes interrogées perçoivent des améliorations depuis la rentrée 2007. C'est à cette
date qu'est entré en vigueur le nouveau «socle des fondamentaux», à l'époque mis en place par Gilles deRobien.
Absences non remplacées
«Cela montre que, sur les programmes scolaires, seules des réformes acceptées et réellement mises en oeuvre par les instituteurs ont des effets concrets. Car les enseignants restent les seuls
maîtres à bord dans leurs classes», commente Anne Kerkhove, présidente de la Peep. La fédération, classée à droite, attend désormais beaucoup du plan présenté par Xavier Darcos et de ses «
objectifs affichés ».
«Les projets des différents ministres ont souvent été un peu brouillons et précipités », critique de son côté Gilles Moindrot, secrétaire général du Snuipp, principal syndicat d'enseignants du
primaire. Or les effets d'annonce ne se traduisent jamais en véritables changements.»
Les parents d'élèves semblent peu convaincus par le dispositif de remplacement des professeurs absents pour une courte durée, entré en vigueur en septembre 2006 sous l'autorité du premier
ministre d'alors, Dominique deVillepin. Selon le sondage, 44 % des parents ont constaté des absences non remplacées depuis le début de l'année scolaire.
Une situation qui s'aggrave : ils n'étaient que 32 % à faire cette réponse l'an passé. Malgré la réforme, le collège et le lycée semblent les plus concernés par les cours annulés faute de
remplaçants.
«En matière d'éducation plus encore qu'ailleurs, on lance des réformes sans se soucier de leur efficacité. Puis on s'étonne quand des enquêtes internationales s'alar ment sur l'aggravation de
l'échec scolaire en France, déplore Anne Kerkhove. S'il y a aujourd'hui une leçon à tirer, c'est qu'il faut s'arrêter pour évaluer le travail accompli.»
Les parents d'élèves veulent une école plus efficace
Delphine Chayet Le Figaro 02/05/2008