Le ministre de l’Education, Luc Chatel, a rappelé hier à Issy, les grands axes de son plan sécurité pour les
collèges et lycées. Fer de lance : les équipes mobiles de sécurité.
ROBERTO CRISTOFOLI | Le Parisien HdS 02/02/10
EMS : encore un sigle signé Education nationale qu’il va bien falloir retenir. Car, c’est une certitude selon le ministre, Luc Chatel,
les équipes mobiles de sécurité formeront bientôt un élément incontournable de la sécurisation des établissements scolaires en France. Ces EMS (équipes mobiles de sécurité), lancées l’an dernier
en Seine-Saint-Denis à la suite de violences à Gagny, gagnent peu à peu du terrain.
Elles sont opérationnelles dans 19 académies, et en cours d’installation dans huit autres, dont celles de Créteil et Versailles, et
représentent en fait la pierre angulaire du dispositif gouvernemental.
C’est donc logiquement devant les responsables de ces équipes, destinées à venir appuyer les responsables d’établissement lorsqu’ils en
éprouvent le besoin, que le ministre de l’Education a annoncé hier matin au collège Victor-Hugo d’Issy-les-Moulineaux l’accélération du plan de sécurisation des collèges et lycées. « L’insécurité
à l’école n’est pas une fatalité, l’école doit être un sanctuaire », a souligné Luc Chatel, précisant que « le déploiement complet des équipes d’EMS s’opérera avant le 31 mars ».
Composées de spécialistes de la sécurité issus du ministère de l’Intérieur et d’enseignants et conseillers d’éducation travaillant pour
le ministère de l’Education, le mode d’intervention de ces équipes varie selon les académies. Vêtues de blousons portant le sigle EMS en Seine-Saint-Denis, elles sont plus discrètes, sans
uniforme, dans les Hauts-de-Seine ou les Yvelines (lire ci-dessous) .
Ces mêmes EMS participent aux diagnostics de sécurité menés dans les 7 946 collèges et lycées jusqu’au 31 juin prochain. Des
diagnostics déjà réalisés dans 27 % de ces établissements. Dans 28 % des cas, les établissements souhaitent voir mis en place une surveillance aux abords du collège ou du lycée, la mise en place
d’une vidéoprotection dans seulement 9 % des cas et l’installation de clôtures dans 14 %. En revanche, l’installation de portiques de sécurité dont il a été beaucoup question à une époque n’est
préconisée que dans 1 à 2 % des cas.
« Ce plan, qui a une réelle efficacité, doit monter en puissance. La sécurité dans les établissements scolaires est une priorité
permanente et un combat quotidien », a assené Luc Chatel hier à Issy. Rendez-vous en avril, date fixée par le ministre de l’Education pour un bilan d’étape.
Des renforts vont venir épauler les chefs d'établissement
Le dispositif existait déjà, sous le com de Centre académique d'aide aux écoles et aux établissements dans l'académie de Versailles. Il
a semble-t-il servi de modèle aux nouvelles "équipes mobiles de sécurité" (EMS). Constituées de professeurs des écoles ou du secondaire détachés à temps plein, de CPE et de personnels du
ministère de l'Intérieur, elles sont en partie opérationnelles et dont déjà intervenues dans trois des quatre dpts de l'AC : "Il y a eu notamment des interventions à Mantes-la-Jolie (Yvelines),
où des voitures avaient brûlé, aisi que dans un établissement de Val-d'Oise où un conseil de discipline s'annonçait un peu tendu. On renforce, mais on ne se substitue pas au personnel existant",
précise Luc Pham, IA, qui coordonne les équipes avec la conseillère sécurité du recteur.
Ces EMS sont encore en cours d'installation et de recrutement dans les HdS et le Val-d-Oise et devraient être définitivement en poste
auprès des IA d'ici à la fin de l'année scolaire. Sauf incident, les élèves devraient peu les voir.
"Nous ne sommes pas des policiers, notre arme c'est la parole. Notre présence est dissuasive". Kader, membre de l'EMS basée à Pantin
(93). L'un des objectifs de l'EMS est aussi de se faire accepter par la communauté éducative. "Nous n'intervenons qu'avec l'accord du chef d'établissement et nous n'avons pas vocation à remplacer
les surveillants ni les CPE", Stéphane Delarue, chef d'équipe.