Manque d’enthousiasme à l’école, angoisse et inquiétude à la maison… Comment les parents peuvent-ils trouver le juste équilibre entre pression et laisser-faire ? En ne se transformant pas en coachs, mais en pratiquant la bonne motivation, celle qui prend en compte la personnalité, l’âge et les besoins de l’enfant.
Flavia Mazelin-Salvi
Rendre les enfants actifs
Comment accompagner vos enfants tout au long de leur scolarité sans les stresser ? Comment leur transmettre le goût d'apprendre ? Comment favoriser à la fois réussite et épanouissement ? Posez toutes vos questions à Brigitte Prot, psychopédagogue spécialiste de la motivation, lors d'un tchat le jeudi 20 septembre de 14h à 16h sur Psychologies.com
À ces éléments individuels s’ajoute le poids d’une culture ambiante massivement articulée autour du principe de plaisir, observe la psychanalyste Catherine Mathelin-Vanier, auteure, avec notre collaboratrice Bernadette Costa-Prades, de Comment survivre en famille (Albin Michel, 2002) : « Notre civilisation de jouissance ne supporte pas la frustration ; le plaisir, la réussite doivent être immédiats. Le problème est que les parents envoient un double message à leurs enfants : ils encouragent la satisfaction immédiate, tout en leur demandant de faire des efforts, donc de renoncer, au moins momentanément, à la jouissance, ce que les enfants ne font jamais sans y être contraints ! »
Une analyse que partage le sociologue de la famille François de Singly, auteur de Comment aider l’enfant à devenir lui-même ? (Armand Colin, 2009), qui apporte cependant un autre éclairage : « Les enfants d’hier étaient plus disciplinés, mais je doute fort que leur motivation personnelle et leur appétit de savoir aient été plus grands. Il fallait apprendre par coeur, alors ils apprenaient ! Ce qui a changé, c’est que le cadre disciplinaire est tombé, et l’inappétence des enfants n’est plus masquée. Pour les motiver, il faut les rendre plus actifs – moins de cours magistraux et plus de transmission sur un mode “travaux pratiques” –, car la passivité et la démotivation vont de pair. Il est urgent de sortir les enfants de la léthargie ! »
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Alors, comment donner aux plus petits le goût d’apprendre, et à leurs aînés l’envie de s’impliquer dans leur scolarité ? « Surtout pas en se transformant en coach, prévient Catherine Mathelin-Vanier. Car, contrairement à celui-ci, le parent est pris par ses affects et son inconscient, il est dans une relation trop passionnée et trop compliquée avec son enfant pour faire preuve de la neutralité et de la sérénité que la position de coach exige. »
Nous avons donc demandé à Brigitte Prot, psychopédagogue, de nous donner les clés que tout parent pourra utiliser et adapter à sa personnalité et à sa culture familiale. « Pour aider leurs enfants à apprendre, donc à grandir, les parents doivent assumer pleinement leur rôle d’adultes et de guides, rappelle-t-elle. C’est ce que leurs enfants attendent d’eux pour se lancer dans l’apprentissage en confiance et en y trouvant du plaisir. » À chaque tranche d’âge ses priorités, c’est pourquoi nous avons divisé ce dossier en trois : le primaire, le collège et le lycée.
Septembre 2010
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